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BARROBJECTIF
29 juin 2010

Bernard Batais

"le peuple dans les rues de Paris. le grand défouloir"

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Périodiquement, ce qu’on appellera pour simplifier, le peuple de gauche : syndicats, partis politiques, associations, envahit les rues de Paris pour manifester. Pas n’importe lesquelles cependant. On évite soigneusement les quartiers bourgeois, les quartiers chics. La priorité ce sont les quartiers traditionnellement populaires, La Bastille, La République, la Nation, à la rigueur une partie des Grands boulevards.
Si en général, les manifestations se déroulent selon un processus bien réglé, sur un thème choisi, il arrive fréquemment qu’une partie des manifestations se singularise et attire l’attention sur d’autres sujets : les sans papiers, le prix des loyers, le refus de l’OTAN, l’écologie, etc.etc.
Si on crie beaucoup, on chante aussi, on danse, des orchestres jouent des airs populaires.
Sur les trottoirs, on trouve des stands d’associations, de petits partis, de journaux, et bien entendu des vendeurs de boissons et de merguez.
Mieux vaut qu’il ne pleuve pas car alors la manif fait flop, comme cela s’est produit en mai dernier. On a beau être un militant convaincu, des heures de pluie battante, ca ne donne guère envie de se déplacer. S’il fait beau comme sur ces images alors c’est la fête et le spectacle est garanti. Les différents groupes font assaut d’imagination et d’originalité pour épater le spectateur, Les trottoirs étant noirs de monde comme pour un défilé militaire ou un carnaval.
Le flot des manifestants s’écoule durant des heures et on a l’impression d’une force irrésistible qui va faire changer le monde.
Hélas, tout cela a une fin. Les derniers manifestants passés, la rue ne tarde pas à reprendre ses droits. Il ne reste plus que des milliers de papiers qui jonchent le sol, des affiches collées un peu partout, et l’odeur des saucisses grillées. Mais déjà les balayeuses arrivent en rangs serrés. On efface les traces de l’événement. Place aux souvenirs !
Le soir à l’heure du bilan, c’est la bataille des chiffres. Les organisateurs parlent de succès et annoncent des participations pléthoriques, 100.000,200.000, voire plus. Invariablement la police divise ces chiffres par deux et le gouvernement déclare que ces mouvements de rue ne lui font pas peur et qu’il ne changera pas sa politique.
Les pancartes sont rangées mais on les ressortira à la première occasion pour de nouveau se rendre maitre, le temps d’un après-midi, du pavé de Paris. En espérant que cette fois le gouvernement reviendra sur ses décisions !

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Bernard Batais est Journaliste dans la Presse photo depuis une quarantaine d’années. Il a été rédacteur en chef du Courrier Professionnel, magazine de prestige édité par Kodak. Il a rejoint ensuite l’équipe du légendaire Photographe, seul organe destiné aux professionnels de la photo et qui vient de disparaître alors qu’il allait fêter son centenaire. Aujourd’hui c’est Réponses Photo qui accueille ses écrits.
Il est l’auteur de deux romans : Monsieur Michel a disparu et Alger mon amour.
Bernard Batais, s’il privilégie le texte, se déplace rarement sans son appareil, et des milliers d’images dorment dans ses archives, qui traitent de tous les sujets, notamment la vie du monde de la photographie.

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