Routes et Rencontres
du Caucase au cercle polaire
L’EQUIPAGE
Soizic Drogueux et Olivier Laporte : couple de
musiciens voyageurs, nous sommes partis en avril 2007 vers l’est pour un tour
d’Europe en automobile (voiture-couchette). De retour au mois d’août, nous
aurons fait une boucle de 23 500 kms, passant par le Caucase et rentrant par le cercle
polaire.
Munis de nos instruments et de notre répertoire,
nous sommes partis à la rencontre d’autres musiques et d’autres cultures.
Soizic joue l’accordéon diatonique et chante, Olivier : guitare,
clarinette et chant. Nous jouons un répertoire de cabaret (chanson française,
d’auteur, ou de notre cru) et de bal (airs à danser, traditionnels ou
compositions). Bien plus que d’exporter notre musique, nous voulons surtout en
faire un prétexte à rencontrer le plus de gens possible au fil des pays
traversés.
Il s’agit d’avoir toujours quelque chose à donner
là où on passe.
LA
VOITURE
C’est le troisième personnage. Pendant 6 mois elle
sera notre maison et notre cheval : son rôle est prépondérant. Comme les
humains elle sera nourrie et soignée. Nous partons avec une Citroën Acadiane,
cette cousine de la 2 CV,
version fourgonnette. Outre que c’est ma voiture de tous les jours, le choix de
cette auto pour ce genre de voyage est lié à plusieurs éléments.
C’est avant tout une mécanique très fiable et très
simple à la fois, que nous pratiquons depuis plusieurs années. Entretiens et
réparations peuvent se faire de façon quasi-autonome, avec un outillage assez
élémentaire. La caisse « fourgonnette » de l’Acadiane permet
l’aménagement de couchettes à l’arrière, sous lesquelles un volume important
permet encore d’emmener avec nous le matériel nécessaire à un aussi long
voyage. Le confort est irréprochable, je le dis sans rire. C’est seulement à
condition que sièges et suspension soient en bon état. Et puis de rouler mollo
quand c’est cabossé, mais en première, peu de chemins résistent à ce véritable
tout-terrain.
Outre ces compétences techniques rares, Il faut
relever que cette voiture possède un charme fou. Ca a l’air d’un détail ou d’un
luxe, mais en vérité c’est très important. Où qu’on arrive, c’est elle qu’on
voit en premier lieu ; et les échanges commencent généralement par des
sourires. C’est pas rien.
Et puis la 2CV (et dérivés) est une voiture populaire (prix bas, faible
consommation) qui a touché un nombre incalculable de familles françaises. Tout
le monde –ou presque- a au moins un (bon) souvenir avec une 2CV. A ce titre,
elle est à part entière un élément de notre patrimoine populaire collectif, et
cela fait sens avec notre objectif d’échange et de partage culturel.
Disons enfin, car tout est politique, qu’à l’heure
où tous les indicateurs officiels du « moral des ménages » se
bornent à ne mesurer que notre capacité à consommer vite et beaucoup, il nous a
semblé pertinent de relever le défi d’entreprendre ce grand voyage avec une
auto qui a près de 25 ans et qui en est encore tout à fait capable.